- Maison d'édition: Les herbes rouges
Genet dramaturge ne voulait pas d’un théâtre qui soit le reflet du «monde visible». Il cherchait plutôt à sortir le personnage des limites de l’identité au moyen du jeu des rôles et à faire de la scène le seul lieu où «toutes les libertés sont possibles». Il en a résulté une prodigieuse mise en scène du rôle qui, selon son expression, transforme le personnage en «un signe chargé de signes». Le présent ouvrage, qui examine tous les moyens mis en œuvre par le dramaturge pour briser la sacro-sainte unité du personnage, se veut autant un instrument de travail pour les praticiens et les amateurs de la scène qu’une réflexion sur l’esthétique théâtrale contemporaine.
Alain Bernard Marchand ouvre ici la voie à une recherche sur la dynamique du rôle que la critique théâtrale a trop longtemps occultée, sinon négligée, et en démontre toute la pertinence et l’originalité dans le théâtre de Genet, qui reste d’une étonnante actualité en ce siècle finissant.
Dossier de presse
Travail plus « sérieux » que Tintin au pays de la ferveur, ce deuxième essai d’Alain Bernard Marchand intéressera tout autant les gens de théâtre que les amateurs de Genet, le critique faisant bon ménage avec l’essayiste. Tintin était un prétexte à l’écriture, dont on s’arrache pour s’envoler, un voyage sur les ailes du désir; Genet demeure ici davantage un objet d’analyse, dont on fait le tour comme pour en finir avec une vieille passion. » — Robert Saletti, Le Devoir
Cet ouvrage impressionne par l’érudition de son auteur et par la clarté avec laquelle il interprète l’œuvre de l’un des écrivains les plus complexes du théâtre contemporain. Car c’est de l’œuvre de Genet qu’il s’agit ici, l’essayiste ayant résisté, contrairement à Sartre, à la tentation de commenter la vie du légendaire marginal de la dramaturgie française, pour centrer sa réflexion sur l’importance du rôle dans des pièces comme Les Bonnes ou Les Paravents. » — Claude Rochon, Zone
Alain Bernard Marchand, qui a une connaissance approfondie du corpus genétien, ne se limite donc pas au théâtre mais trouve dans toute l’œuvre les indications du jeu de rôles. Bien que savante, son étude est passionnante pour qui s’intéresse à Genet ou à la théâtralité poussée à son extrême. » — Raymond Bertin, Voir
Il fait bon de lire une analyse d’une telle acuité et où pourtant se révèle un si constant souci de clarté et d’intelligibilité… pour qui consent à se prêter à la lecture d’un ouvrage spécialisé. » — Sylvie Bérard, Lettres québécoises
Marchand donne un souffle nouveau à la compréhension et à l’appréciation d’une œuvre qui n’a pas cessé d’en laisser plus d’un perplexe. » — André Levasseur, L’annuaire théâtral